La Montagne titre sur un record en août 2020, plus d’une tonne de tomates étant récoltée chaque semaine aux Jardins de Saintary.
L’association a en ce moment du mal à écouler toute sa production de tomates, qui a bien profité du soleil et de la chaleur. Elle en a récolté plus d’une tonne rien que la semaine dernière !
Les vingt salariés en insertion employés par les Jardins de Saintary, à Rimondeix, ne chôment pas depuis quelques semaines. Le soleil et la chaleur ont fait pousser en abondance les légumes d’été. Concombres, courgettes, aubergines et surtout tomates se ramassent chaque semaine par centaines de kilos. Voire par tonnes.
Tous les légumes sont bio et cueillis à la main
« Nous avons récolté 1,2 tonne de tomates la semaine dernière, indique Mathieu Gaborit, encadrant technique en maraîchage. Cette semaine, on devrait encore tourner autour d’une tonne. » Ici, tous les légumes sont bio et cueillis à la main.
Ce pic de production de tomates est normal en été, mais il semble un peu plus prononcé cette année. « Cela fait deux ans et demi que je travaille aux Jardins de Saintary, poursuit Mathieu Gaborit. J’ai l’impression qu’il y a un surplus cette année. »
Encore de l’eau dans les réserves
Les tomates sont cultivées sous deux immenses serres (non chauffées) de 500 m2 chacune. Elles sont arrosées grâce à de l’eau récupérée en hiver et stockée dans de petits bassins. « Nous avons encore de l’eau dans nos réserves, nous pouvons arroser normalement, indique l’encadrant. Pour l’instant ça va, mais ça s’amenuise rapidement. Nous avons cinq hectares à alimenter en eau. Nous sommes obligés de faire des choix. »
Vendredi soir à la brasserie Le Sully de Gouzon, on a parlé circuits courts avec plus d’une vingtaine de personnes venues débattre.
Dans l’idéal, du jardin (au panier) à l’assiette
« Ce que je ne trouve pas au jardin, je le prends au marché ! ». Nicole a la chance de cultiver son petit potager à Jarnages qui lui donne « des légumes frais de saison ». Et lorsque la récolte est trop maigre, elle sort au marché le dimanche pour y prendre ce qui ne pousse pas dans son jardin, « du poisson », « du fromage » et les « légumes et fruits » qui lui manquent.
Un circuit de la terre à l’assiette quasi-idéal que l’on envierait tous. Mais quand on n’a ni jardin ni main verte, et que l’on veut manger sain et local, il reste d’autres alternatives heureuses. Marie-José a trouvé l’astuce : elle a choisi de se faire livrer un panier hebdomadaire de légumes bio en adhérant aux Jardins associatifs de Saintary. Situé à Parsac-Rimondeix, à peine à une dizaine de kilomètres de Gouzon, ce chantier d’insertion maraîcher fournit 160 familles adhérentes en Creuse grâce à un réseau de points de dépôts où sont livrés chaque semaine leurs paniers. Marie-José se fait livrer à Gouzon et elle est ravie de découvrir chaque semaine des légumes différents. Pour compléter sa liste de course, elle va au Pré creusois, nouvelle petite boutique de producteurs locaux qui a ouvert cet été et au marché, le mardi. Un marché qui manque cruellement de produits locaux, regrette cette Gouzonnaise, avec un seul primeur du cru recensé. Et surtout « de fruits ».
Mikaël Georget, directeur des Jardins de Saintary a déjà remarqué cette carence : « On nous demande souvent des fruits qu’on a du mal à trouver localement. On a quelques pommes qu’on transforme en jus parce que c’est compliqué de faire des fruits à croquer mais on a des pistes, on a repris un petit verger. »
Et pourquoi pas plus de commerces qui proposent des produits locaux ou de la vente directe ?
La petite enseigne qui a éclos sur la place de l’église de Gouzon est arrivée à point. « On a voulu ouvrir ce magasin ici pour pouvoir offrir une plus grande palette de produits locaux aux habitants, il y a une demande de plus en plus forte par rapport à ça », explique Aïda Massot, co-créatrice d’Au pré creusois et du drive de Boussac (Je me régale local) et elle-même productrice de plantes médicinales.
On y trouve de la viande (poulet, bœuf, porc, volaille, agneau), des légumes, tisanes, vins locaux et jus de fruits, confitures et miels, produits laitiers. Que des produits 100 % creusois, qu’ils viennent de Gouzon, des alentours proches ou plus éloignés. « On est aussi dans un village étape, ça permet de valoriser ces produits auprès des touristes de passage et de leur faire découvrir toutes les productions qui peuvent exister en Creuse », ajoute Aïda Massot.
Les circuits courts s’invitent dans le Plan particulier pour la Creuse
Le Plan particulier pour la Creuse entend donner la part belle aux circuits de proximité. « Les élus se sont rendu compte qu’il y avait beaucoup de démarches, des productions qui pouvaient répondre à des offres de restauration collective massives, d’autres qui n’étaient pas du tout représentés parce que les filières n’existent pas et que d’un autre côté, cette offre et la demande des cantines, des Ehpad, sont en déséquilibre et ne sont pas coordonnés, explique Béatrice Boudard, directrice de cabinet de Valérie Simonet, qui s’est joint au débat. « On va essayer, avec les services de l’État, les chambres consulaires, de monter un projet alimentaire territorial à l’échelle départementale pour essayer que cette offre et cette demande se rencontrent et se coordonnent. Partout, on a des initiatives qui ont un petit bout mais pas le restant de la chaîne, on va essayer de les aider. »
Dans la rubrique « emploi » un article de la Montagne signale à Rimondeix (Creuse) que des légumes bio sont produits par des salariés en insertion
Dix-huit ouvriers maraîchers travaillent sur le chantier d’insertion des Jardins de Saintary à Rimondeix. Ils cultivent des légumes bio vendus sous forme de paniers et construisent un projet personnel pour retrouver un emploi durable.
Ce mardi après-midi, ils sont sept à travailler sur une immense parcelle bordée de serres, à Rimondeix. « On se concentre aujourd’hui sur l’entretien du céleri-rave, explique Malorie Foucher, l’encadrante technique des Jardins de Saintary. En bio, une grosse part du travail, c’est du désherbage à la main. »
« Ce qui a été le plus dur, c’est l’hiver, le désherbage des carottes »
Avec sa bineuse, Kate ne ménage pas sa peine pour nettoyer autour des pieds de céleris. Elle est l’une des dix-huit salariés en insertion. « C’est mon dernier jour. Ça fait un an que je suis là, explique-t-elle. Ce qui a été le plus dur, c’est l’hiver, le désherbage des carottes. Mais ça fait plaisir de voir le processus du début à la fin : on a planté les semis, on les a vus pousser, on a récolté les légumes et on les a livrés aux adhérents. »
En un an, Kate a appris pas mal de choses sur le maraîchage bio. Elle a aussi pu construire un projet professionnel. « J’ai travaillé pendant deux ans en intérim aux Comtes de la Marche mais j’ai eu un souci de santé. J’ai cherché autre chose mais quand on commence à avoir un peu d’âge c’est difficile. Ce contrat à Saintary m’a aidée à me remettre sur un autre chemin. » À 48 ans, elle va démarrer début octobre une formation à l’Afpa de Guéret pour travailler dans la restauration de collectivité. « J’aimerais aller dans une cantine d’école. J’adore cuisiner », se réjouit-elle.
Construire un projet professionnel
Les ouvriers maraîchers en insertion travaillent trois jours par semaine (avec des contrats aidés de 24 heures). Ils sont encadrés par trois salariés permanents et une accompagnatrice socio-professionnelle qui vient une à deux fois par semaine. Les contrats vont de quatre mois à deux ans maximum. « C’est une passerelle, un moment où on se refait, note Mikaël Georget, le directeur de la structure. Le but est de reprendre un rythme de travail, de se sentir mieux et de construire un projet professionnel. »
Un atelier « Compte Personnel de Formation » a été mis en place durant le mois de décembre 2015 afin de créer le compte de chaque salarié sur internet.
Des heures de formation acquises chaque année permettront de participer au financement du projet de formations professionnel des salariés.
Et non… le CPF ce n’est pas qu’une arnaque à la mode sur les téléphones et les ordinateurs, c’est une façon intéressante de cumuler des droits pour profiter de formations professionnelles indépendamment des emplois occupés.
A l’automne 2015, FR3 s’intéresse aux Jardins de Saintary dans son émission « Recette de saison » pour réaliser une recette inratable, la blanquette de dinde aux poireaux. Évidemment la culture et la récolte des poireaux aux Jardins sont à l’honneur.